Cultiver un potager biologique en ville, recycler ses déchets, favoriser la biodiversité,
s'évader au coeur d'un jardin de senteurs et ... tellement plus !
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Depuis le milieu du XXe siècle, les techniques d’agriculture conventionnelles utilisent des quantités importantes d’engrais et de pesticides qui sont des produits en général dérivés du pétrole. Cela permet certes d’avoir des rendements élevés mais contribue aussi à polluer gravement les sols (cf. la page avoir un sol vivant), les nappes phréatiques ainsi l’eau des rivières (présence des algues vertes en Bretagne du à un excès de nitrates) etc.
Dans le documentaire « Du poison dans l’eau du robinet » réalisé par Sophie Le Gall et diffusé sur France 3 en 2010 et portant sur la qualité de l’eau en France, la réalisatrice constate que dans de nombreuses régions l’eau du robinet est contaminée par la présence de pesticides (en particulier de nitrates) et que dans certaines communes elle est devenue impropre à la consommation. Sous la pression des usagers et en particulier des familles avec des enfants en bas âge, certains maires ont du se résoudre à distribuer des bouteilles d’eau minérale à la population. La pollution des sols et des nappes phréatiques (en particulier dans les zones agricoles), bien qu’étant rarement signalée par les autorités, est donc une réalité qui pose des problèmes de santé sérieux. De manière un peu inattendue, c’est dans les grandes villes où le traitement de l’eau est effectué le plus efficacement, que l’eau du robinet est de meilleure qualité.
Malgré une volonté politique de diminuer l’utilisation des pesticides et des engrais dans l’agriculture en France, dans la pratique il s’agit plutôt d’un vœux pieux. En effet, dans le mot du président du magazine de l’association les croqueurs de pommes de mars 2015, on peut lire:
Le plan anti-pesticide visait à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides entre 2008 et 2018. Le dernier rapport remis à notre ministre de l’agriculture constate que les pesticides sont en augmentation moyenne de 5 % par an entre 2009 et 2013 et de 9 % pour cette cette pour cette seule année 2013. Un nouveau plan est en préparation pour … réduire de 50 % leur utilisation d’ici 2025 !
De plus avec la raréfaction des combustibles fossiles, ce mode d’agriculture n’est pas durable, car les produits dérivés du pétrole vont devenir de plus en plus rares et chers, leur extraction devenant de plus en plus néfaste à l’environnement (extraction du gaz de schistes aux États-Unis, des sables bétumineux au Canada avec destruction de la forêt primaire…).
Pour le jardinier amateur soucieux d’avoir une pratique la moins néfaste possible pour l’environnement et la planète, il est donc exclu d’utiliser des engrais chimiques et des pesticides et … c’est tout à fait possible et facile à mettre en oeuvre comme nous allons le voir ci-dessous.
Les jardiniers amateurs utilisent aussi souvent beaucoup de produits phytosanitaires. En réalité, pour cultiver des légumes dans un jardin ou sur un balcon et avoir un bon rendement, il n’est pas du tout nécessaire d’avoir recours à des engrais chimiques ou des pesticides. De plus, la prise de conscience des effets très néfastes des pesticides et des engrais chimiques sur l’environnement et sur notre santé ne peut que nous inciter à avoir une attitude responsable et citoyenne devant l’urgence de la situation.
Cela dit, cultiver des légumes de manière productive sur un balcon est délicate car les contenants ont un faible volume et si l’on ne choisit pas bien son substrat (par exemple si on utilise de la terre de jardin ou un simple terreau de qualité médiocre), on risque d’être déçu car les légumes seront de petite taille, les plantes auront tendance à souffrir de la sécheresse, du vent et à monter à graines rapidement (regarder la page Débuts qui relate mes premières expériences de potager sur balcon). La solution de facilité pourrait être d’acheter un terreau en jardinerie, enrichi d’engrais éventuellement non-biologique.
En réalité, l’utilisation d’un terreau biologique de qualité mélangé avec du lombricompost (ou vermicompost), permet d’avoir de beaux légumes en grande quantité et de manière biologique. Il s’agit d’une méthode efficace, durable, non-polluante, permettant d’avoir un sol vivant et en bonne santé, qui permet en outre de recycler ses propres déchets et de diminuer notre empreinte écologique individuelle.
L’utilisation de techniques alternatives comme la multiplication des bactéries aérobies favorables à l’assimilation des nutriments par les plantes, grâce à la production en continue de thé de compost (cf. la page Thé de compost), nous assure d’obtenir une productivité encore meilleure avec un contrôle du développement des ravageurs.
En fait, ces différentes techniques ne sont que l’utilisation de processus naturels, réutilisés à notre profit et ce de manière entièrement renouvelable et durable.
Le pétrole et tous ses produits dérivés ont eux-même été produits grâce à l’absorption de l’énergie solaire (photosynthèse) pendant des millions d’années par les végétaux pour assurer leur croissance, la matière carbonée ainsi produite étant ensuite stockée sous forme de sédiments puis transformée dans le sol. Il s’agit donc d’un trésor produit par la nature pendant des siècles et il est dommage de le gaspiller comme s’il était inépuisable alors que la nature nous offre des méthodes très efficaces pour arriver à un résultat tout aussi satisfaisant : l’utilisation d‘engrais est en fait une manière très grossière et maladroite d’optimiser la croissance des végétaux, les nutriments intervenant dans la production végétale étant beaucoup plus variés que ceux qui sont présents dans les engrais chimiques (essentiellement l’azote, le phosphore et le potassium).