Quinze raisons de cultiver un potager bio sur un balcon
Je me souviens d’un reportage sur une habitante de New York qui avait des ruches sur le toit de son immeuble. Elle racontait que lorsqu’elle rentrait de sa journée de travail, fatiguée, stressée, elle montait contempler l’activité incessante des abeilles sans voir le temps passer. Elle oubliait tous ses soucis, fascinée par l’organisation complexe et mystérieuse de la colonie.
Ainsi en est-il souvent du contact avec la nature, il nous ramène à un état paisible fait de joie, de simplicité et d’émerveillement, état naturel que nous n’aurions jamais dû quitter mais que la vie trépidante des grandes villes nous fait souvent oublier …
De même, avoir un potager sur son balcon, c’est se reconnecter avec la vie dans ce qu’elle a de plus spontané et créatif et plus précisément :
- reprendre contact avec le cycle des saisons en semant, plantant et récoltant au bon moment (certains, habitués à avoir des tomates toute l’année dans les supermarchés, seront peut-être surpris de découvrir qu’on ne plante pas de tomates en automne ou en hiver !),
- devenir sensible au temps qu’il fait et adapter sa pratique de jardinier en fonction, arroser plus lorsqu’il fait chaud, fermer une mini-serre ou rentrer ses plants à l’intérieur s’il fait plus froid etc.,
- partager sa production de légumes, de plantes aromatiques et condimentaires et de fruits avec ses proches et ses voisins, leur faire éventuellement découvrir de nouvelles variétés originales et goûteuses,
- voir la joie des enfants découvrant les plantes, semant, arrosant, observant l’activité des vers Eisenia dans le lombricomposteur et … récoltant et mangeant les légumes et les fruits qu’ils ont eux-mêmes semé, planté et vu croître,
- échanger avec d’autres jardiniers sur tous les sujets (recettes de cuisine, légumes originaux, techniques de culture et de gestion de l’eau, gestion des ravageurs, compostage etc.), et d’une manière générale se retrouver autour du jardinage (à Barcelone où le jardinage urbain est développé, une fête réunit chaque hiver les horticulteurs autour de leurs productions, ce qui est un facteur de cohésion sociale et permet de créer des liens),
- favoriser la biodiversité en ville en créant des zones vertes, sans pesticides : de très nombreux butineurs viennent sur mon balcon en raison des plantes très variées qui s’y trouvent (en particulier des plantes mellifères), ce qui n’est pas toujours le cas dans les jardins d’ornement où les plantes ont souvent été traitées avec des pesticides et divers produits chimiques pour assurer leur transport et leur conservation,
- recycler ses déchets organiques grâce au lombricompostage ce qui permet d’une part de réduire (un peu …) notre impact écologique et d’autre part d’obtenir gratuitement un compost-engrais d’excellente qualité,
- donner plus de valeur aux aliments que l’on consomme, on accorde en effet beaucoup plus d’importance à tout ce qui nous a demandé des efforts et un soin constant,
- apprendre la patience, l’humilité et le respect des processus naturels (on ne fait pas pousser une laitue en une semaine !),
- récolter des légumes à maturité, ce qui leur donne une saveur incomparable et des qualités nutritionnelles bien meilleures que celles de la plupart des légumes achetés dans le commerce,
- ne pas avoir comme unique critère la productivité et le gain de temps (qui sont souvent au coeur de notre vie professionnelle) mais savoir prendre son temps et profiter de l’instant présent,
- faire un peu d’exercice, souvent au soleil et ce quel que soit son âge et sa condition physique (grâce aux tables de culture, il n’est pas nécessaire de se baisser pour pouvoir semer, repiquer ou récolter, ce type de jardinage est présent dans certaines maisons de retraite en Espagne),
- exercer sa créativité :
- en essayant de trouver pour chaque plante et chaque légume l’emplacement qui lui convient le mieux,
- en créant des conditions favorables (protection du vent, choix du substrat, associations et rotation des cultures, protection du soleil, gestion efficace de l’eau, compostage en surface etc.),
- en cherchant à découvrir de nouvelles saveurs (légumes originaux et rares, légumes anciens et oubliés), de nouvelles odeurs (plantes aromatiques et médicinales), de nouvelles palettes de couleurs (choix des fleurs et composition des planches de culture),
- en améliorant sa capacité d’observation : savoir repérer les maladies des plantes et leurs origines (manque ou excès d’eau, d’azote, de phosphore, de potassium etc.), les différents types de ravageurs (limaces, pucerons, chenilles, champignons etc.),
- en approfondissant ses connaissances sur les plantes, leurs usages et leurs modes de conservation (par séchage, en faisant des conserves, par congélation etc.), sur la botanique,
- en s’adaptant aux conditions climatiques qui ne sont jamais les mêmes d’une année à l’autre,
- consommer des légumes dont nous connaissons l’origine : actuellement il est souvent difficile de savoir d’où viennent les produits que nous achetons et surtout quels traitements ils ont reçu,
- participer à la sauvegarde des variétés anciennes de légumes en achetant et en multipliant des semences originales et variées (une grande partie de la biodiversité des légumes et des plantes aromatiques et médicinales a déjà été perdue depuis 60 ans à cause du modèle agricole actuel reposant sur la mono-culture intensive sur de grandes surfaces et le choix exclusif de variétés homogènes à grande productivité nécessitant des doses importantes d’engrais et de pesticides).
Retour à la page d’accueil