Planter des arbres fruitiers

Fin 2014, j’ai acheté en jardinerie deux arbres fruitiers nains adaptés à la culture sur balcon, un abricotier et un cerisier. Je les ai placés dans des pots en plastique légers et j’ai eu la joie de les voir fleurir au printemps, d’abord l’abricotier puis le cerisier :

Le cerisier a très peu produit mais j’ai eu quelques abricots :

 

Cela dit, l’abricotier prenant un peu trop de place et la production étant limitée, j’ai décidé de le retirer du balcon.

Au printemps 2016, j’ai décidé de greffer des arbres fruitiers sur le balcon. Grâce à l’association Les Croqueurs de pommes et aux conseils de Croqueurs avisés (un grand merci à eux !!), j’ai pu m’initier aux techniques de greffe.

J’ai ainsi greffé sur le balcon :

• un un poirier conférence (greffe à l’anglaise compliquée),
• un cerisier bigarreau hâtif burlat (greffe à l’anglaise simple),
• un abricotier bergeron (greffe en fer à cheval),
• un pommier reine des reinettes (greffe à l’anglaise compliquée),
• un prunier mirabelle (greffe en fer à cheval).

Je vous présente ici deux techniques.

 La greffe en fer à cheval

Lorsque les tailles du porte greffe et du greffon sont proches, j’utilise une pince à greffer qui permet de greffer en fer à cheval. Par l’intermédiaire des croqueurs de pommes, j’ai pu récupérer un porte-greffe pour cerisier (Sainte Lucie) que j’ai planté en pot en février avec du ciboulail :

 

Le 24 mars 2016, avec la pince à greffer je prépare le porte-greffe :

On obtient le résultat suivant :

Je coupe ensuite le greffon de la variété bigarreau hâtif burlat (bien penser à utiliser la pince dans l’autre sens) :

Le résultat suivant obtenu est le suivant :

Je place ensuite le greffon en face du porte-greffe de manière à ce que les cambiums (fine couche de cellules assurant la croissance en diamètre de l’arbre) de l’un et de l’autre soient en contact (avec cette technique, lorsque le porte-greffe et le greffon sont de même taille c’est assez facile) :

Il faut ensuite ligaturer soigneusement sans laisser l’espace :

 

Enfin il est nécessaire de rajouter un peu de mastic sur le bout du greffon et sur les plaies pour éviter qu’il ne se dessèche :

 

J’ai ensuite protégé le greffon avec des bambous, du raphia et un grillage en plastique (pour éviter que les oiseaux qui viennent sur le balcon ne puissent l’endommager).

Voilà le résultat au bois d’un mois (j’ai retiré le grillage en plastique pour que la reprise soit bien visible ) :

La greffe à l’anglaise compliquée

Cette greffe est simple à mettre en oeuvre (contrairement à ce que son nom laisse supposer) et efficace. Elle peut être utilisée lorsque le porte-greffe et le greffon ne sont pas de la même taille et que le greffon n’est pas trop petit (sinon on utilisera une greffe à l’anglaise simple).

Les étapes sont les mêmes que dans le cas précédent, sauf que l’on commence par tailler le porte-greffe en biseau avec un greffoir (qui doit être très affuté) :

On effectue de même une coupe en biseau sur le porte-greffe, puis on fait une incision au tiers du biseau sur le greffon et le porte-greffe :

 

On met ensuite en place le porte-greffe :

Le greffon et le porte-greffe n’étant pas de la même taille, les cambiums ne seront en contact que d’un côté, il faut donc être très soigneux dans l’ajustement pour que la greffe prenne. On peut aussi tailler la partie du porte-greffe qui dépasse pour avoir une greffe plus jolie (sans bosse). Les avantage de la greffe à l’anglaise compliquée sont les suivants :

• comme on peut le voir sur la photo ci-dessus, grâce à l’incision effectuée, le greffon tient bien sur le porte-greffe ce qui permet une ligature plus facile que dans le cas de la greffe à l’anglaise simple (c’est la même méthode mais on ne fait pas l’incision au tiers du biseau dans ce cas, le greffe à l’anglaise simple est utilisée si le greffon est de très petite taille),
• le contact entre les deux cambiums s’effectue sur une surface plus importante grâce à l’incision.

Les étapes sont ensuite les mêmes que dans le cas de la greffe en fer à cheval.

Au bout d’un mois, le greffe semble avoir pris ! (il faudra attendre encore quelques mois pour être sûr …) :

En conclusion

Ces techniques sont assez simples mais  la culture d’arbres fruitiers exige quand même quelques connaissances en arboriculture. J’espère que cette petite présentation vous donnera envie de vous y mettre en greffant des variétés anciennes, rares ou originales souvent introuvables dans le commerce.

La sauvegarde des variétés anciennes de fruitiers me tient à coeur (ces variétés risquent de disparaître avec l’uniformisation des cultures) et si cette petite introduction peut vous convaincre que la greffe est à la portée de tous (avec bien sûr des conseils de spécialistes… ), j’aurai atteint mon objectif. Si vous voulez aller plus loin, vous pouvez contacter Les Croqueurs de pommes ou d’autres associations du même type (Les mordus de la pomme etc.).

 

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