Vent

Le deuxième paramètre à prendre en compte lors de l’organisation d’un balcon en vue de produire des légumes ou des plantes aromatiques est le vent.Il est souvent très présent sur les balcons qui sont situés en hauteur, la disposition des immeubles favorisant la présence de couloirs où le vent s’engouffre et s’accélère.

Pour les cultures, cela pose des problèmes importants :

• les plantes ont tendance à se dessécher rapidement et à manquer d’eau,
• la croissance des plantes est fortement ralentie,
• le vent crée un stress constant qui les fait monter à graines (lorsqu’une plante sent que les conditions sont trop défavorables et qu’elle risque de dépérir, elle tente de se reproduire pour assurer la survie de l’espèce),
• les plants fragiles peuvent se briser.

Il ne faut pas négliger ce paramètre sinon on risque de ne pas comprendre pourquoi nos plants restent chétifs et peu productifs alors qu’ils disposent d’un substrat de qualité, qu’ils sont bien arrosés, que l’orientation du balcon est favorable etc.

Pour limiter les effets néfastes du vent, il peut être nécessaire d’installer des haies brise-vent. Sur mon balcon, j’ai placé un jasmin (trachelospermum jasminorum) en bout de balcon à cet effet :

Mise en place initiale du jasmin

J’ai fabriqué un bac en bois sur-mesure, pour que le système racinaire puisse se développer au maximum et que la plante résiste le mieux possible à la sécheresse au froid.

Dans un premier temps, j’avais peur que le jasmin ne résiste pas au vent et aux conditions climatiques (froid en hiver), mais il s’est très bien développé et produit actuellement des fleurs splendides et très odorantes :

Cinq ans plus tard, la haie de jasmin ( avec un cerisier à droite) protège très bien du vent

En ce qui concerne l’installation de haies, il faut savoir que les haies les plus efficaces sont celles qui laissent passer une partie du vent, celles qui sont imperméables induisent des tourbillons qui peuvent être encore plus défavorables que le vent lui-même. Idéalement, la haie doit détourner 60 % du vent vers le haut et en laisser passer 40 %.

Une autre solution très intéressante pour limiter l’effet néfaste du vent est de créer une végétation dense, les plantes se protégeant mutuellement. C’est ce qui se passe dans la nature, lorsque les végétaux sont en grand nombre, un micro-climat est créé. Par exemple dans de nombreuses régions du monde, lorsque la végétation est bien présente le sol est protégé de l’érosion et de la sécheresse, les plantes et les animaux ne sont pas trop affectées par le vent ou la chaleur.

En revanche, lorsque les êtres humains déboisent de manière incontrôlée, le micro-climat est détruit et la végétation luxuriante est remplacée par un désert … Malheureusement cette situation est très fréquente et pourrait souvent être évitée avec une gestion durable des ressources.

De même, sur un balcon, si on plante des légumes de manière isolée, ils vont beaucoup souffrir du vent et de la sécheresse, on aura besoin de beaucoup les arroser et ils monteront à graines rapidement mais si on mélange des variétés très différentes, dont certaines sont bien résistantes au vent, l‘ensemble des plantes seront protégées.

De l’autre côté du balcon, comme j’avais installé les tables de culture et que je manquais de place pour rajouter encore une haie brise-vent, j’ai choisi de multiplier les variétés pour que les plantes jouent le rôle de brise-vent les unes par rapport aux autres :

La densité élevée permet aux plantes de se protéger entre elles

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